Pour beaucoup de jeunes, un avenir meilleur se construit forcément ailleurs. Du moins, c’est ce qu’ils croient. C’est ce que Clarisse a cru aussi. Après une aventure amère en Tunisie, elle est revenue au pays, le Burkina Faso. Elle y a monté son projet et a désormais un objectif clair : travailler pour réussir. 

Clarisse est partie en Tunisie en quête d’opportunités, la tête pleine de rêves et d’espoir. Finalement c’est dans son pays, le Burkina Faso, avec l’aide de l’OIM, en collaboration avec le gouvernement burkinabè, que Clarisse est en train de réaliser ce rêve. Comptable dans une ONG locale, Clarisse avait démissionné de son poste pour partir à l’aventure. « Une amie m’avait dit qu’à Tunis, j’aurais plus d’opportunités de réussir. J’ai pris toutes mes économies et je suis partie ». 

Une fois là-bas, elle a fait l’amer constat que la Tunisie n’était pas ce qu’on lui avait fait miroiter. « Ce n’était pas facile. Je pouvais encore revenir au pays mais comme j’avais déjà démissionné ici, je ne pouvais plus revenir les mains vides. J’ai donc décidé d’y rester et de me battre ».  « J’ai vécu les plus durs moments de ma vie à Tunis. J’ai trouvé du travail dans un restaurant où je faisais la plonge. Ce que je n’aurais même pas fait chez moi. Mais je n’avais plus le choix. Tout ce que je gagnais à la fin du mois, c’était pour payer le loyer.  A cause du froid, je suis tombée malade. Je ne pouvais plus travailler, donc… plus de maison. Une voisine m’a hébergée pendant quelque temps. Mais elle m’a demandé de partir ». Clarisse a même pensé au suicide : sans travail, sans argent, loin des siens et ayant perdu ce qui lui restait de dignité, elle a pourtant retrouvé espoir quand un voisin lui a parlé de l’OIM. 

Deux semaines après avoir contacté l’OIM, Clarisse a pu rejoindre son pays. A son arrivée à l’aéroport de Ouagadougou, les agents de l’OIM lui ont parlé de l’aide à la réintégration. « J’étais très contente, parce que je n’avais rien apporté de Tunis. J’étais tellement contente que j’ai versé des larmes. Je ne savais pas encore ce que j’allais recevoir mais j’étais touchée », se souvient-elle. 

« Je sais que je vais y arriver dans mon pays »

Aujourd’hui Clarisse reconstruit sa vie dans son pays, petit à petit. Avec l’aide à la réintégration de l’OIM et le soutien de son père, elle a mis en place une ferme où elle y élève des porcs et de la volaille. Parallèlement, elle fait un stage dans un ministère. « J’ai espoir que cette activité devienne rentable et que je fasse du profit. Les gens sont souvent étonnés quand ils me voient nourrir mes porcs. Mais moi j’aime le travail que je fais. C’est un rêve d’enfance et j’ai espoir d’y arriver. C’est vrai qu’il y a beaucoup de producteurs de porcs, mais la demande est très forte. Je les élève bien, ils sont bien gros. Je ne crains plus rien ». 

Clarisse a acquis un terrain près de la Capitale. Seulement sept mois après le début de cette ferme, elle envisage déjà d’acquérir un autre terrain afin d’agrandir sa ferme.  

Grâce à ce projet, Clarisse a beaucoup plus confiance en l’avenir. Elle le sait désormais, « partir à l’aventure » n’est pas la voie de la réussite. « Personnellement, après ce que j’ai vécu en Tunisie, je n’encourage personne à tenter l’aventure. Je l’ai vraiment regretté. Ça a laissé un goût vraiment amer ». 

Dans le cadre de l’Initiative conjointe UE - OIM pour la protection et la réintégration des migrants, l’OIM a assisté, en collaboration avec le gouvernement burkinabè, 1 013 Burkinabè à rentrer volontairement au pays en 2017.  En plus du suivi psychosocial et de la prise en charge des cas vulnérables, l’OIM accompagne les migrants de retour avec des activités de réintégration socioprofessionnelle.