Partenariats en action : promouvoir les bénéfices de la migration pour le développement

Des participants à des initiatives de cohésion sociale au Pérou. Photo : PNUD/IOM 2021 

Genève, 6 mai 2022 – Tous les meilleurs partenariats sont bien plus que la somme de leurs parties. En travaillant main dans la main, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) ont un impact plus important en favorisant la contribution de la migration au développement durable. 

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui est le cadre directeur visant à assurer un avenir meilleur et plus durable pour tous, reconnaît que la migration est un puissant moteur du développement durable et que, lorsqu'elle est bien gérée, elle peut être à la fois une stratégie et un résultat en matière de développement.  

Les migrants apportent des avantages considérables à leurs communautés d'accueil grâce à leurs compétences, en renforçant la main-d'œuvre et en apportant des investissements, de l'innovation et de la diversité culturelle. Ils jouent également un rôle important dans l'amélioration des conditions de vie dans leur pays d'origine grâce aux envois de fonds et autres ressources financières, ainsi qu'aux valeurs et aux connaissances que les diasporas partagent avec leurs communautés d'origine. Tout comme la migration a un impact sur le développement, elle est également impactée par le développement. Les conflits, les changements climatiques et les évolutions du marché du travail, entre autres, peuvent avoir une incidence sur les moteurs et la nature des migrations et des déplacements. 

Etant un phénomène complexe qui touche à une multiplicité d'aspects sociaux et économiques, la migration ne peut être abordée de manière isolée et aucune organisation ne peut, à elle seule, traiter de manière adéquate la question des migrations et des déplacements forcés. Elle nécessite de vastes partenariats.    

Dans le sillage de la crise de la COVID-19 et de son impact sur les migrants et les communautés d'accueil, l'OIM et le PNUD ont lancé une initiative conjointe de financement de démarrage afin de mettre en œuvre des programmes locaux, innovants, résilients et évolutifs en 2021. Grâce à deux cycles de financement, 17 bureaux de pays de l'OIM et du PNUD ont reçu une subvention pour mettre en œuvre des actions conjointes. 

Au Kazakhstan, il est prouvé que les changements climatiques façonnent les vies et les moyens de subsistance, et que ces changements sont liés à la migration de diverses manières. De plus en plus souvent, les familles encouragent un de leurs membres à migrer vers une zone urbaine à la recherche de meilleures opportunités de revenus. Photo : OIM Kazakhstan 2021/Abira Kuandyk

Au Costa Rica, par exemple, l'OIM et le PNUD ont contribué à la cohésion sociale à La Caprio, un quartier informel situé à la limite ouest de San José qui accueille de nombreux Nicaraguayens et migrants internes. Au sein de cette communauté, l'OIM et le PNUD ont réuni leurs réseaux de partenaires pour former les femmes à la coiffure et à l'entreprenariat, pour fournir des équipements de base et pour rétablir un centre de formation. En intégrant les migrants dans la communauté d´accueil, le programme a promu des relations d´amitié entre les groups.  

Dans le nord du Mozambique, où environ 732 000 personnes sont actuellement déplacées, l'OIM et le PNUD ont combiné leurs systèmes intégrés de gestion des données et de l'information afin de fournir une analyse des causes du conflit et de suivre l´impact des efforts de consolidation de la paix. 

En Indonésie, plus de 108 000 travailleurs migrants à l'étranger ont perdu leur emploi et sont retournés dans leurs zones rurales d'origine à l’intérieur du pays en raison de la COVID-19, mettant à rude épreuve les ressources et les capacités des villages. Photo : OIM Indonésie 2021

L'intensification du conflit armé au Burkina Faso a entraîné le déplacement de 1,5 million de personnes. La COVID-19 a aggravé leur situation, en particulier pour les femmes et les jeunes. A Kaya, l'OIM et le PNUD ont soutenu les opportunités d'emploi et les initiatives d'entreprenariat destinées aux jeunes femmes et ont renforcé le rôle des autorités locales dans la consolidation de la résilience et de la cohésion sociale entre les communautés de déplacés et d'accueil. 

Les données indiquent que les changements climatiques ont déjà un impact sur les moyens de subsistance, qui à leur tour ont un effet sur les schémas migratoires. L'OIM et le PNUD ont mis à profit leur expertise respective pour améliorer la collecte de données et les capacités des acteurs nationaux afin d'intégrer la migration et les changements climatiques de manière effective dans le programme de développement du Kazakhstan aux niveaux national et local. 

Au Burkina Faso, la COVID-19 et ses impacts économiques et sociaux ont détérioré presque tous les aspects de la vie et ont aggravé la situation socioéconomique des réfugiés et des déplacés internes, en particulier des femmes et des jeunes. Photo : OIM Burkina Faso 2021

Grâce à la collaboration stratégique et aux partenariats opérationnels entre nos deux organisations, nous avons enrichi nos connaissances techniques et notre expertise respectives. Nos actions conjointes étaient plus cohérentes et nous avons davantage engagé et relié les parties prenantes dans divers secteurs stratégiques au profit des migrants, de leurs familles, et des communautés touchées par la migration et le déplacement forcé. 

Nous avons démontré la pertinence du partenariat dans un large éventail de domaines, tels que la planification et la mise en œuvre de politiques inclusives, le développement communautaire, la consolidation de la paix, la stabilisation des communautés et la prévention des conflits, le relèvement face à la COVID-19, la gouvernance locale, l'intégration et la cohésion sociale, la participation de la diaspora, la migration et l'environnement, ainsi que l'emploi et les moyens de subsistance. 

Le campement informel de La Caprio, situé à la limite de San José, au Costa Rica, accueille plus de 30 000 personnes, dont de nombreux migrants costariciens et nicaraguayens. Les problèmes de pauvreté, de chômage élevé, de violence généralisée, ainsi que l'arrivée incessante de nouveaux résidents, ont été exacerbés par la pandémie de COVID-19. Photo : OIM Costa Rica 2021

Les résultats issus du financement de démarrage montrent que la collaboration entre l'OIM et le PNUD peut maximiser l'efficacité en termes de prestation de services et de soutien aux gouvernements, aux migrants et à leurs communautés, en améliorant l'impact des interventions et en accélérant la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Nous nous réjouissons de soutenir nos bureaux dans les pays bénéficiant d'un financement de démarrage et ailleurs, afin de tirer parti de ce travail et de mobiliser des ressources pour des interventions durables et à grande échelle, honorant ainsi notre engagement commun envers la Décennie d'action des Nations Unies.   

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L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) est la principale organisation internationale intergouvernementale dans le domaine de la migration, attachée au principe selon lequel une migration humaine et ordonnée profite aux migrants et à la société. Avec ses partenaires de la communauté internationale, elle aide à relever les défis opérationnels croissants dans la gestion des migrations, fait progresser la compréhension des questions migratoires, encourage le développement social et économique par la migration et défend la dignité humaine et le bien-être de tous les migrants. 

En tant qu'agence principale des Nations unies pour le développement international, le PNUD œuvre dans 170 pays et territoires afin d’éradiquer la pauvreté et de réduire les inégalités. Le mandat du PNUD est de mettre fin à la pauvreté, de construire une gouvernance démocratique, un état de droit et des institutions inclusives. Le PNUD plaide pour le changement et relie les pays aux connaissances, à l'expérience et aux ressources pour aider les gens à construire une vie meilleure. 

 

Texte de Cécile RIALLANT, Chef de la Division pour la Migration et le Développement Durable (OIM), et Luca RENDA, Chef de l´Équipe de Récupération et Mobilité Humaine (PNUD).  

SDG 1 - PAS DE PAUVRETÉ
SDG 10 - INÉGALITÉS RÉDUITES
SDG 17 - PARTENARIATS POUR LA RÉALISATION DES OBJECTIFS